Diversité des relations affiliatives chez les ovins en situation d'élevage : mécanismes comportementaux et neurobiologiques

Archive ouverte : Article de revue

Nowak, Raymond | Chaillou, Elodie | Gaudin, Sabrina | Guesdon, Vanessa | Lévy, Frédéric

Edité par HAL CCSD ; INRA (2009-2019)

Dossier : Neurobiologie des fonctions et des comportements. The sheep is well known to develop various forms of social attachment. The onset of maternal responsiveness and the development of the mutual mother-young bond are under the combined influence of hormonal and peripheral somatosensory stimulations. These stimuli are provided by parturition in the mother and by the first suckling episodes in the neonate. Following parturition, the main olfactory bulbs of the ewe undergo profound neurophysiological changes when exposed to offspring odours while activations in the hypothalamus contribute to maternal responsiveness and memorization of lamb odours. Similarly, in the neonate the hypothalamus and the amygdala respond to colostrum ingestion. Oxytocin, a neuropeptide known to play a key role in prosocial behaviours, facilitates mother-young bonding. When new-born lambs are separated from their mother to be artificially-fed, a very common farm practice, they are profoundly affected. Neuroendocrine responses suggest that lambs are in a situation of distress. However, should a human caregiver look after them, an interspecific bond is then facilitated by positive social contacts including bottle-feeding or stroking. These contacts activate the oxytocinergic system, like in the mother-young bonding process. Thus, under artificial rearing conditions,the human becomes a salient attachment figure who may facilitate the management of lambs on farms. . Les ovins sont bien connus pour développer différentes formes d’attachement social. Le déclenchement de la motivation maternelle et le développement d’un lien mutuel entre la mère et son jeune sont sous l’influence combinée de stimulations hormonales et somato-sensorielles périphériques. Ces stimulations sont fournies par la parturition chez la mère et par les premiers épisodes de tétée chez le nouveau-né. Des changements neurophysiologiques profonds sont observés dans les bulbes olfactifs principaux de la brebis, alors qu’ils sont exposés à des odeurs d’agneau nouveau-né. L’activation de l’hypothalamus consécutive à la mise bas contribue à l’expression de la motivation maternelle et à la mémorisation des odeurs de l’agneau. L’hypothalamus et l’amygdale sont également activés chez le nouveau-né suite à l’ingestion de colostrum. L’ocytocine, un neuropeptide connu pour jouer un rôle clé dans les comportements prosociaux, facilite la construction de la relation mère-jeune. Lorsque des agneaux nouveau-nés sont séparés de leur mère pour être artificiellement nourris, une pratique agricole très commune, ils sont profondément affectés. Les réponses neuroendocrinologiques suggèrent que les agneaux sont dans une situation de détresse. Cependant, si un humain prend soin d’eux, une liaison interspécifique se met en place, facilitée par des contacts sociaux positifs dans lesquels l’allaitement au biberon ou les caresses jouent un rôle clé. De tels contacts activent le système ocytocinergique, comme cela est observé dans la construction du lien mère-jeune. Ainsi, dans des conditions d’élevage artificiel, l’être humain devient une figure d’attachement saillante qui se substitue à la mère et qui peut faciliter la gestion des agneaux.

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