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L’économie circulaire : cercle vertueux ou cercle vicieux ?Le cas de l’utilisation de terres maraîchères pour aménager des espaces verts urbains
Archive ouverte : Article de revue
Edité par HAL CCSD ; Association des amis de la revue de géographie de Lyon
As part of the measures taken to prevent infantile saturnism, the French Higher Council for Public Health (Haut Conseil de la Santé Publique – HCSP) set thresholds values in 2014 for lead concentrations in the soil. Considering the risks linked to the ingestion of particles of soil by children under the age of six, who tend to put their hands in their mouth, a vigilance threshold value of 100 mg of lead per kilogram of soil was set for green spaces. Following the publication of these new objectives, the City of Paris initiated a program intended to characterize the soil of its102 green spaces representing 500 ha. Analyses of metallic trace elements, of hydrocarbons and of agronomic parameters were carried out to assess soil quality. Related to the history of the green spaces, they provided the basis for several hypotheses on the origins of the topsoil that has been used in vegetable gardens over the past 200 years. Considering the efforts made to shift to a circular economy, that favour short circuits and local supplies, this paper critically examines the potential pollution of soils which move from the close suburbs to the green spaces of urban centres, where more and more vegetable gardens are developed. In this context, it is interesting to re-examine the principles and complex workings of the circular economy applied to the evolution of vegetable gardens from a historical and spatial point of view. . Dans le cadre de la prévention du saturnisme infantile, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) a fixé en 2014 des seuils de gestion liés aux concentrations en plomb dans les sols. En effet, au regard des risques liés à l’ingestion de particules de terre liée au portée main-bouche pour les enfants de moins de 6 ans, un seuil de vigilance de 100 mg de plomb par kg de terre a été fixé dans les sols des espaces verts. Suite à la parution de ces nouveaux objectifs de gestion, la Ville de Paris a amorcé un travail de caractérisation des sols de ses 500 ha d’espaces verts (EV). Ainsi, des analyses d’éléments traces métalliques (ETM), d’hydrocarbures et de paramètres agronomiques ont été réalisées sur 102 premiers EV. Ces mesures de qualité des sols, confrontées à la reconstitution de l’histoire des espaces verts, ont permis de dresser un certain nombre d’hypothèses quant à l’origine des terres végétales qui ont été utilisées depuis 200 ans. Alors que les efforts pour passer à une économie circulaire aboutissent à privilégier les circuits courts et l’approvisionnement local, il s’agit de s’interroger sur les pollutions potentielles des terres d’apports qui ont transité et qui transitent encore de la proche banlieue vers les centres urbains pour l’aménagement des espaces verts accueillant de plus en plus des potagers urbains. Dans ce contexte, il n’est pas inutile de réinterroger les principes et les rouages complexes de l’économie circulaire appliquée aux flux de terres végétales dans une démarche à la fois historique et spatiale.