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Evaluation in situ de modes de gestion appliqués sur une friche multicontaminée de la carbochimie
Archive ouverte : Communication dans un congrès
Edité par HAL CCSD
ACTN. International audience. La reconquête des friches industrielles présente des enjeux environnementaux et sanitaires d’envergure. Dans cet objectif, les phytotechnologies sont présentées dans la littérature comme un mode de gestion innovant, transitoire ou pérenne, et limitant la dispersion des polluants en protégeant les sols de l’érosion. Elles peuvent réduire la disponibilité des polluants. Néanmoins, ces techniques manquent encore de recul opérationnel [1]. Le projet MisChar, soutenu par l’ADEME, vise à apporter un regard scientifique, technique et économique sur différents modes de gestion appliqués sur des sols multicontaminés par des activités industrielles passées. Une expérimentation a été mise en place avec pour objectif d’étudier les effets de modes de gestion basés sur l’utilisation d’un amendement des sols, l’installation de communautés végétales et des pratiques usuelles d’entretien des espaces verts. Elle concerne une parcelle située dans l’ancien Bassin minier du Nord – Pas de Calais sur laquelle ont été déposés des matériaux multicontaminés issus de la carbochimie (usines de Mazingarbe). Au printemps 2018, 20 placettes d’une surface de 20 m² ont été définies. Le sol de 10 de ces placettes a été amendé au moyen d’un mélange de biochar de miscanthus et de compost de déchets verts. Les 10 autres placettes ont été utilisées comme témoin. A chacune de ces placettes correspond un type d’ensemencement particulier et un mode de gestion distinct. Ainsi, diverses essences végétales ont été semées. Il s’agit (1) d’un mélange d’espèces classiquement mis en oeuvre sur les espaces verts (ray-grass anglais, fétuque rouge gazonnante, fétuque rouge traçante et pâturin des prés), (2) d’un mélange d’espèces sélectionnées pour leurs comportements présumés vis-à-vis des polluants (stabilisation des polluants métalliques, rhizo/phytodégradation de certains polluants organiques (ray-grass anglais, agrostide stolonifère, fétuque rouge, trèfle blanc), et des mêmes espèces en implantation monospécifique avec (3) un ray-grass, (4) une agrostis stolonifère, (5) un trèfle blanc, et (6) une fétuque rouge. Une septième modalité correspond à l’installation d’une végétation spontanée. Aux espèces implantées en mélange et à la végétation spontanée, correspondent deux modes de gestion (tonte ou pas du couvert végétal). Durant les trois années d’expérimentation seront étudiés le comportement des polluants des sols, les effets des modes de gestion sur les communautés végétales et d’une façon globale, sur la fonctionnalité des sols.