0 avis
Peut-on mourir sans rites ? À propos de l’euthanasie et de la sédation
Archive ouverte : Article de revue
Edité par HAL CCSD ; Elsevier Masson
International audience. In the new situations of construction of death such as euthanasia and deep sedation at the end of life, a need for construction of meaning arises, which manifests itself through the request for a rite to be performed before the medical act of inducing death takes place. What does this request ultimately refer to? Can one die without such rites? These are questions, which this article aims to answer in three stages. First of all, it will be a question of the signification of the rite when it is solicited before an act of sedation or euthanasia. The second stage will explore issues related to the construction of meaning during the dying process. The third stage will consist of an attempt to understand, that which lies beyond the rite, focusing on the broader horizon of a constructed temporality where the act of the construction of meaning in end-of-life situations involves unwritten utterances and personal gestures. . Dans de nouvelles situations de construction du mourir, comme l’euthanasie et la sédation profonde en fin de vie, émerge, en Belgique, une requête de construction de sens qui se traduit en une demande d’un rite à poser avant l’acte médical de provoquer la mort ou d’annihiler la conscience. En effet, dans les pratiques belges, la demande d’euthanasie, lorsqu’elle est refusée, se voit souvent remplacée par une sédation ; ce qui n’est pas sans induire de la confusion sémantique et clinique. À quoi renvoie ultimement cette demande ? Peut-on mourir sans rites ? Ce sont des questions auxquelles cet article vise à répondre en trois temps : il sera d’abord question des significations du rite lorsqu’il se trouve sollicité avant un acte de sédation ou d’euthanasie (1) ; en un deuxième temps seront explorés les enjeux de la construction du sens dans le temps du mourir (2) ; en un troisième moment, on cherchera à comprendre un au-delà du rite, qui renverrait à l’horizon plus large de la temporalité construite, où des paroles inédites et des gestes personnels pourraient soutenir la construction du sens en situation de fin de vie.