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XIV. Gilles Deleuze. Penser autrement l’organisation
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Edité par HAL CCSD ; EMS Editions
International audience. En quoi la philosophie de Gilles Deleuze éclaire-t-elle les sciences de gestion et du management ? Tout au long de son œuvre, Deleuze a élaboré une conception originale du rôle du philosophe dans la Cité, comme « celui qui crée des concepts », et de la philosophie en général, non pas comme une vérité imposée ou transcendante, mais comme une activité créatrice de « concepts ». Contre l’idée de transcendance ou de théologie (Chabot et Franco, 2006), et la vision classique d’une doxa ontologique qui dirait la vérité définitive sur les choses, Deleuze raisonne en termes d’immanence et dépeint la philosophie comme une « attitude » dans la vie. Loin de ne s’adresser qu’aux spécialistes, la philosophie réside selon lui dans la possibilité offerte à chacun de penser, de créer, d’interroger, dans un questionnement permanent ouvert sur le réel. Les concepts sont, selon Deleuze, des outils à la disposition de tous pour comprendre le monde. Deleuze conçoit ainsi « sa philosophie » comme une « boîte à outils », pouvant être utilisée comme « une paire de lunettes orientées vers la compréhension du monde extérieur » (Deleuze et Foucault, 1977, p. 208).Pourtant, Deleuze aurait certainement détesté l’appropriation de sa pensée par les sciences de gestion et du management (Moriceau, 2017). Deleuze (1990) expliquait par exemple que la philosophie, en tant qu’activité créatrice de concepts, a ses ennemis. L’informatique, la communication, la promotion commerciale, le marketing et la finance sont aux yeux de Deleuze autant de rivaux qui s’approprient, en les dénaturant, les notions de « concept »…
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