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Le vécu émotionnel des pères dans le post-partum en 2021 : étude qualitative menée auprès de primipères
Archive ouverte : Mémoire d'étudiant
Edité par CCSD
Depuis 2021 le congé paternité est passé de 11 à 28 jours durant les 4 mois suivant la naissance ou l’adoption d’un enfant. Cet allongement concorde avec l’implication des pères dans la maternité qui ne fait que croitre ces dernières années. L’accompagnement reste pourtant encore trop centré sur la dyade mère-enfant. La grossesse ainsi que l’accouchement sont pourtant des chamboulements hormonal et émotionnel pour chacun des parents. Il n’existe aucun suivi post-natal organisé pour les pères. Il a pourtant été prouvé qu’un père s’investissant tôt dans la vie de son enfant sera plus susceptible d’être disponible dans sa vie future, particulièrement dans les soins ainsi que l’éducation.Nous avons mené une étude qualitative de type phénoménologique par entretiens semi-directifs auprès de primipères. Au total, neufs pères ont été interrogés pour cette étude, durant leur séjour en maternité. Chacun d’entre eux fut interrogé une seconde fois 25 à 30 jours après la naissance de leur enfant. Les entretiens ont montré que les pères gardent un bon ressenti de la naissance de leur enfant ainsi que de leur post-partum. En effet, des émotions découlant de la joie sont majoritairement décrites. Également, il semble que le rôle du père dans l’attachement à son enfant et dans les soins prodigués soit instinctif. L’allongement du congé paternité depuis le 1er juillet a été jugé comme nécessaire par tous les pères interviewés mais encore trop court. Le rôle de soutien auprès de leurs femmes face aux douleurs des contractions, à l’allaitement maternel ou encore aux baby-blues a été perçu par certains pères comme difficile à gérer. Des témoignages de pères ont de plus pu être apparentés à un baby blues paternel. Ces derniers n’en ont pas fait part à des professionnels de santé. Malgré des efforts du personnel soignant cherchant à impliquer au maximum les pères dans la maternité et ses suites, des hommes ont tout de même déclaré s’être senti à l’écart de la prise en charge de l’enfant.Ce travail nous a principalement interpelé sur la place des hommes dans la naissance. Tandis que la répartition des tâches ménagères et des soins du nouveau-né devient égalitaire au sein des couples, l'écoute demeure plus présente pour les mères. En effet il y a un manque de considération notamment dans les recommandations ou la législation. Il est cependant rassurant de voir que des changements commencent à être mis en place. Les prochaines années pourraient faire nettement évoluer l’inclusion des hommes qui le souhaitent dans la maternité.