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Rethinking journals’ critical inheritance. Repenser l’héritage critique des revues
Archive ouverte : Article de revue
Edité par HAL CCSD ; ENS Éditions
International audience. This paper starts from the ambivalent relation that links researchers and intellectual journals during the twentieth and the twenty-first centuries. After questioning the definition of these journals as critical media of knowledge, as specific supports for the elaboration, the circulation and the appropriation of critical theories, we will focus on the meaning of this ambivalence. The first ambivalence analysed is the one that links intellectual journals from the years 30’s to 60’s that assume a critical perspective and the cultural industry (Kulturindustrie). In the continuity of this investigation, we will try to understand how to think today this relation to intellectual journals. Does this apparent ambivalence prevent the production of critical knowledges? Due to the inherent complexity and the contradictive substance of intellectual journals, our perspective gives rise to an interest for the notion of inheritance: how could we inherit, as researchers in Humanities and as journal producers, these fundamental contradictions ? We will suggest, as last questioning, some critical commentaries, on the one hand, about the work produced by the Groupe de recherches matérialistes (GRM) in relation with problematic inheritances – the inheritance of intellectual journals and the inheritance of heterodox marxisms –, and, on the other hand, about the form that has to be developed by an intellectual journal today . Cet article part du constat du rapport ambivalent qu’entretiennent les chercheurs et chercheuses à l’objet revue. Après avoir interrogé la définition des revues comme des outils de savoirs critiques, produits d’un régime singulier d’élaboration, de circulation et d’usage, l’article revient sur les différentes facettes de cette ambivalence. Il analyse une première ambivalence, celle du rapport des revues intellectuelles des années 1930 à 1960 à l’industrie culturelle (Kulturindustrie). Ensuite, il interroge la manière dont on se rapporte à cette ambivalence : comment se joue-t-elle pour nous aujourd’hui ? Quel est le sens d’une entreprise archéologique de reconstitution d’un corpus de revue ? Cette ambivalence empêche-t-elle la production de savoirs critiques ? Puisque ces interrogations tournent autour de pratiques à la fois actuelles et inscrites dans une histoire non linéaire, l’article les articule à la notion d’héritage, partant du principe qu’accueillir les ambivalences de l’objet revue oblige à en penser le legs. Enfin, nous proposerons quelques considérations critiques relatives au travail que mène le Groupe de recherches matérialistes (GRM) à la fois sur l’héritage qu’il veut rendre possible – à savoir celui des marxismes hétérodoxes – et sur la forme qu’il emprunte – celle d’une revue active au début du xxie siècle.