Les billets du Patrimoine

20 billets

6 abonnés

Billet

blog-post-featured-image

De la Chine de Confucius à la bibliothèque des jésuites de Lille

La Maison Saint Jean, sise 73 rue des Stations à Lille, abrite aujourd’hui un EHPAD, dont le cinquième étage est réservé à la communauté jésuite. Mais elle fut, un temps, le siège de la Procure des missions en Chine de la Compagnie de Jésus, dont la BU Vauban a récemment reçu en donation une partie de la bibliothèque. Ce don comprend environ 680 documents parmi lesquels 232 sont consacrés à la Chine et aux missions des Jésuites en Chine.


Si l’histoire des Jésuites à Lille remonte aux alentours de 1562 - l’actuelle église Saint-Étienne est en effet l’ancienne chapelle du collège des Jésuites -, celle de la Compagnie en Chine commence vers 1583 avec l’arrivée de Matteo Ricci (1552-1610) à Zhaoqing, près de Canton. Dès 1594, les Jésuites adoptent l’habit des letrés chinois et Matteo Ricci traduit Les Quatre Livres, œuvre attribuée à Confucius et pilier de la culture chinoise depuis 2500 ans.



Focus sur une oeuvre


Parmi les documents reçus en donation, figurent les Mémoires concernant l’histoire, les sciences, les arts, les mœurs, les usages, Etc. des Chinois : par les Missionnaires de Pékin, publiés en 15 volumes in-quarto entre 1776 et 1791 à Paris, et comportant 193 illustrations.



Portrait de Joseph-Marie Amiot, auteur principal des Mémoires concernant l’histoire, les sciences,
les arts, les mœurs, les usages, Etc. des Chinois : par les Missionnaires de Pékin, tome 15




Même s’il existe une importante littérature sur les différentes missions et relations jésuites en Chine, cette collection se distingue par sa richesse iconographique, ainsi que par l’abondance et la diversité de ses sujets.

Outre les disciplines citées dans le titre, la philosophie, l’histoire naturelle et la linguistique sont aussi abordées dans cette somme encyclopédique.

On y trouve également des correspondances entre les auteurs et des lettrés chinois. 



Ex-libris de la Bibliothèque de la Maison St Jean, rue des Stations





Portrait frontispice de Confucius, tome 12



À l’époque de sa diffusion - juste avant la Révolution française - cette publication favorisa, paradoxalement, l’intérêt des philosophes des Lumières pour la Chine. Ils voyaient, en effet, dans le régime impérial chinois un exemple du « despotisme éclairé » qu’ils soutenaient. Et dans la morale confucéenne, une philosophie de la raison et de la morale sans élan mystique, dans laquelle ils pouvaient se reconnaître.



Confucius


Confucius : En chinois simplifié : 孔子 ; pinyin : Kǒng Zǐ ; Wade : K’ung-tzu (son nom a été latinisé en Confucius par les Jésuites au XVIe siècle), est un philosophe né en 551 av. J.-C. et mort en 479 av. J.-C..

Il est le principal personnage historique de la civilisation chinoise, celui dont l’enseignement et le nom ont donné naissance à un culte : le confucianisme. Pour l’anecdote, la famille de Confucius, les Kong, posséderait l’arbre généalogique le plus grand du monde. Les filiations de père en fils, compteraient à ce jour 83 générations.



Illustration de la naissance légendaire de Confucius



Le confucianisme n’est pas une religion au sens occidental du terme, mais plutôt une doctrine politique et sociale érigée en religion d’État dès la dynastie Han (206 av. J.-C. à 220 ap. J.-C). Au cours des siècles, il a été confronté à d’autres modes de pensée, comme le taoïsme ou le bouddhisme, mais il perdure jusqu’au début du XXe siècle. Après la chute de la dynastie des Qing et du dernier empereur de Chine (1912), il subsiste sans avoir valeur de religion d’Etat. Malgré la révolution culturelle et les bouleversements de l’histoire récente, cette pensée reste essentielle dans la culture chinoise.



               

Illustration représentant la savanten lettrée Pan Hoei Pan.    Vue de la ville de Yen-Tcheou sur le fleuve Sing An Kiang.



Confucius, personnage historique donc, mais aussi légendaire. En effet la légende dit, entre autres, qu’au cours de la nuit de sa naissance, deux dragons se seraient posés sur le toit de sa maison et que des chants célestes se seraient fait entendre: Le Ciel favorisera la naissance d’un fils saint. D’où peut-être la confusion des Jésuites, qui dans leur mission apostolique, firent de Confucius un saint.


Les préceptes Confucéens nous sont principalement parvenus à travers les Analectes, ou Entretiens, recueils de dialogues entre Confucius et ses disciples, compilés par leurs adeptes de deuxième génération. Ils sont fondés sur la recherche d’une morale positive, sur une sagesse qui met l’accent sur l’étude et la droiture de l’humain dans la société, ainsi que le développement de l’esprit critique et de la réflexion personnelle.



Ecrit par la BU Vauban

Description du blog

Ce blog ne contient pas de description et l'auteur n'a rien écrit a son sujet.